jeudi 25 mars 2010

Agence Randstad évacuée : des lendemains d'élections qui déchantent

Hier matin, mercredi 24 mars, la préfecture de police a brutalement évacué les travailleurs "sans papiers" en grève qui occupaient depuis 18 mois l'agence d'interim Randstad du 30 avenue Daumesnil.

Moins de trois jours après sa cuisante défaite électorale, la droite gouvernementale confirme sur le terrain la leçon qu'elle semble tirer de ce scrutin : à droite toute ! Et l'adversaire, ce sont d'abord les salariés. Les salariés sans papiers, dont le gouvernement refuse de reconnaître le droit au séjour faisant régner l'arbitraire dans les préfectures, alors qu'ils travaillent ici, cotisent à la Sécu et se font exploiter par des entreprises souvent peu scrupuleuses. L'adversaire, ce sont aussi les centaines de milliers de salariés qui ont défilé mardi dernier pour défendre leur pouvoir d'achat, leurs retraites, leurs emplois.

L'adversaire, c'est en même temps l'étranger, bouc-émissaire des difficultés sociales, cible depuis 2007 du ministère de l'identité nationale. Sarkozy pensait avoir définitivement récupéré l'électorat frontiste... Las ! Le FN se refait une santé aux régionales, et voilà la droite gouvernementale prise à nouveau au piège de l'inévitable surenchère nationaliste et xénophobe.

Evacués deux jours après la fin de la trêve hivernale, sans revenus (grévistes depuis 18 mois !!!), nos camarades sont depuis hier dans la rue, désespérés, avec toutes leurs affaires, sur le trottoir devant l'agence du 30 avenue Daumesnil. Les appels se multiplient (voir ci-dessous), auprès de Randstad pour qu'ils rouvrent l'agence, et surtout auprès de la préfecture pour qu'ils soient régularisés. Les élus ainsi que le comité de soutien du 12e se mobilisent. Et la CGT bien-sûr, qui mène depuis 2008 un travail de titan, trop méconnu, pour faire avancer la cause des travailleurs sans papiers.

L'urgence est aujourd'hui que le Gouvernement reçoive les onze organisations de soutien et qu'une discussion s'ouvre enfin pour établir rapidement - comme le réclament y compris certaines organisations patronales (CGPME...) - des conditions simples, objectives et transparentes de régularisation des travailleurs sans papiers, avec une égalité de traitement sur l'ensemble du territoire national.

à consulter :
Communiqué du comité de soutien du 12e
Communiqué des élus du 12e

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