jeudi 19 avril 2012

Avec François Hollande, remettre l’éducation et la jeunesse au cœur de la République !

La finance et la crise sociale auront dominé les débats de cette campagne présidentielle, occultant une autre dimension de ce scrutin : il est un choix de société entre deux projets antagonistes pour l’éducation nationale.

De Nicolas Sarkozy, nous connaissons le triste bilan, avec des établissements scolaires déstabilisés par un désinvestissement financier massif (77 000 postes supprimés en cinq ans), par l’assouplissement de la sectorisation au nom du « libre choix » et par la mise à mal de la formation des enseignants dont le recrutement est aujourd’hui en crise. Au final « des parents inquiets, des élèves parfois en souffrance, des professeurs fatigués (…), des classes surchargées (…) et surtout l’échec scolaire, inacceptable ! » (François Hollande le 9 février 2012 à Orléans) – on estime que 150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme.

De Nicolas Sarkozy, nous aurions tort d’ignorer le projet : réhabilitation de valeurs comme « l’autorité » ; poursuite des suppressions de postes dans le secondaire où le temps de travail des enseignants serait fortement allongé en échange d’une meilleure rémunération ; autonomie administrative et mise en concurrence des établissements (recrutement local des enseignants…) ; fin du collège unique avec des classes pré-professionnelles dès la 4e et l’apprentissage dès 14 ans. Bref une régression programmée du niveau d’études – a contrario des besoins de notre pays – et une libéralisation assumée de notre système éducatif, qui ne pourra qu’accroître encore les inégalités et mettre à mal le pacte républicain ! 

A contrario, si François Hollande a mis l’éducation et la jeunesse au cœur de son projet présidentiel, ce n’est pas seulement pour renouer avec un thème identitaire pour la gauche socialiste, attachée à l’émancipation républicaine par les savoirs et la culture à travers un grand service public d’éducation. C’est aussi que l’éducation et la jeunesse sont la condition du redressement de notre pays, la condition, aussi, de notre cohésion nationale.

Encore faut-il s’en donner les moyens ! Précisément, dans le cadre d’un objectif global de redressement des finances publiques, François Hollande s’engage à investir dans l’éducation pour préparer l’avenir. 60 000 postes supplémentaires seront ainsi créés (12 000 par an), pas seulement de professeurs, mais de surveillants, d’infirmières, d’assistantes sociales… Ils permettront notamment l’accompagnement personnalisé des élèves les plus en difficulté. Priorité sera donnée aux écoles maternelles – où les enfants de moins de trois ans pourront être accueillis – et aux écoles élémentaires, car c’est là que l’échec scolaire se forme. Priorité sera donnée aussi aux zones les plus en difficulté (éducation prioritaire) ainsi qu’à la réforme des premiers cycles universitaires (encadrement pédagogique renforcé et allocation d’études). Les moyens supplémentaires permettront enfin de rétablir une vraie formation initiale et continue des enseignants, incluant une année de stage. Une partie des enseignants seront pré-recrutés dès la licence.

Outre les moyens, des transformations du système éducatif s’imposent pour mieux faire réussir les élèves, dans le cadre renforcé d’une scolarité commune jusqu’en fin de 3e. Les rythmes scolaires doivent ainsi être revus dans l’intérêt des enfants : allongement de l’année scolaire pour alléger la journée en classe et inclure les devoirs dans le temps passé à l’école. Les méthodes pédagogiques sont à reprendre au collège et au lycée : programmes remodelés, travail en équipe, implication des élèves… L’enseignement technologique et professionnel doit être renforcé et valorisé, et ses bacheliers avoir un accès privilégié aux STS et aux IUT. Les élèves doivent être aussi accompagnés par un service public de l’orientation unifié du secondaire jusqu’au supérieur.

C’est au final « un nouveau pacte éducatif entre l’école et la nation » que propose François Hollande, pour remettre l’éducation et la jeunesse au cœur de notre république.
Il en annonce aussi la méthode et le calendrier : collectif budgétaire dès juillet pour pallier les carences les plus flagrantes de la rentrée 2012, puis négociations avec les partenaires éducatifs pour proposer dès l’automne au Parlement deux nouvelles lois, l’une d’orientation, l’autre de programmation. Reste à voter François Hollande dès le 22 avril !